lundi 18 août 2008

Typologie aérienne

Moi, ce que j'aime bien chez les passagers de Erf, c'est qu'ils sont très classables. Rien qu'après deux mois de boulot, j'ai déjà plein de catégories.

Type N°1 : Le Chieur (un grand classique)

A peine installé, il sonne. Dinng ! 
- Un verre de champagne s'il vous plait
- Oui, nous allons passer avec les apéritifs après le décollage, mais on ne peut pas servir de boisson pour le moment.
- Mais juste un verre !
- Non Monsieur, je suis désolée ça ne sera pas possible.
- Pffffffff souffle-t-il en tournant la tête. Bon ben donnez-moi un verre d'eau alors.
Traversage de la cabine en sens inverse, au milieu de tous les gens qui se galèrent à mettre leur "bagage cabine" de 50 kg en haut, pardon pardon, excusez-moi, hop hop, pardon.
Remplissage de verre d'eau.
Retraversage. Pardon pardon, oups, excusez-moi, pardon, excusez-moi.
- et voilà monsieur !
- ... 
(évidemment, qui suis-je pour m'attendre à un merci ? hum ?)
3e traversage pour reprendre mon poste d'accueil. À peine arrivée : DINNG.
4e traversage : pardon pardon, allez pousse-toi, pardon
Le Monsieur de Type N°1 me tend son verre d'eau aux 3/4 plein :
- Je n'en veux plus, vous pouvez le reprendre. 
- ... (pause d'incrédulité pendant 3 secondes, sourire très forcé et forte envie de lui balancer ses 3/4 de verre d'eau sur le pantalon).

Ce sera également lui qui demandera de la viande quand on lui propose poisson ou pâtes, qui au moment du "thé ou café" voudra du chocolat chaud, qui sonnera pour qu'on demande à la personne devant lui de remonter son dossier, et qui sonnera également pour nous demander où se trouve le bouton pour la lumière (alors que le bouton pour appeler l'hôtesse, ça il l'a bien trouvé tout de suite).


Type N°2 : Le "Business" en éco

C'est un Flying Blue Gold ou Platinum, ou pire : un Club 2000. (VIP ++ selon les codes AF)
Pour une raison inconnue, il se trouve derrière en éco.
Au moment du repas, au lieu du vin rouge éco, il demandera du "vrai Médoc 2004, s'il vous plaît" pour bien montrer qu'il a l'habitude de voyager devant et qu'il sait qu'en ce moment, c'est ce vin-là qu'on sert.
Puis au moment du "thé ou café", il va demander une infusion Fauchon tilleul-menthe.
Dans ces cas-là, ne surtout pas dire "oui, bien sûr, c'est possible", mais au contraire : "Ah normalement, c'est interdit, mais exceptionnellement pour vous, je vais voir ce que je peux faire" (sur un ton de conspiration et avec un sourire entendu). 
Evidemment, il s'en tamponne le coquillard, du vrai vin ou de la tisane. Ce qu'il veut c'est se sentir au-dessus du "tempo" moyen, et surtout, le montrer aux quelques passagers autour de lui (qui la plupart du temps, s'en tamponnent leur coquillard à eux).
Et si en plus on lui apporte le vin dans un vrai verre en verre et l'infusion dans une tasse porcelaine qui vient de la business, on a gagné sourire et clin d'oeil sous-entendu "je suis en tempo mais je suis intelligent, je suis au-dessus de ça" jusqu'à la fin du vol.

Enfin ça c'est quand ils ont la chance de tomber sur moi, gentille hôtesse débutante. Quand ils tombent sur une hôtesse qui en a marre des Types N°2, ça peut donner :
- Non, monsieur, la tisane est réservée aux passagers qui ont payé leur place en business
- Mais je voyage toujours en business d'habitude !
- Alors pourquoi pas aujourd'hui ? On peut vous changer de place tout de suite, moyennant un coût de surclassement.
- ...
- Thé ou café ?


À suivre...



Et hop, une chtite photo pour égayer un peu ce blog paresseux.

OH, IDÉE !
JEU : à votre avis, c'est quoi, et où ? Dans quel pays, et quelle escale ?


mardi 17 juin 2008

La p'tite olive et le mascara vibrant

POING POING POING - PAGE DE PUB

(Oué j'ai senti que vous en aviez besoin.)

Page de pub donc pour Laure et Al parce qu'il le valent bien.
Car souvenez-vous que je suis testeuse pour Laure, et parfois Al (parce qu'ils le valent bien).
D'ailleurs entre mon expérience de souris de laboratoire pour Erf et de cobaye chez Laure et Al, j'ai un avenir tout tracé dans la cobaillitude, moi. (À ne pas confondre avec la coboillitude, domaine réservé à Ashley Abbott).

Ordonc.
Par un bien beau jour de juin 2008 où l'on ne voyait pas à 10m tellement il pleuvait, je reçois un coup de fil. C'étaient Laure et Al ! (ils le valent bien). On papote et tout.
Ils me disent : es-tu utilisatrice de mascara ?
Je réponds : oui, même que je vais bientôt demander des indemnités mascara à Erf tellement ils m'en font utiliser.
Ils me disent : bon bah viens, on essaye un nouveau truc là, on a besoin de cobayes.
Je dis : OK. (C'était une réponse claire simple et précise qui traduisait fort bien ma pensée. Vous avez vu, je sais être synthétique parfois).

J'arrive au centre de test qui est très zimpressionnant tellement il y a un tas de gros microscopes et d'appareils photos et d'instrument bizarres partout (et aussi des photos en gros plan qui montrent les étapes des rides, et que c'est pas joli du tout et même ça fait peur un peu)

Et là, on nous met dans la main (à nous les cobailles) : un MASCARA VIBRANT.

Oué.

"Ooooooooh" on a dit d'abord en rigolant.
"Aaaaaaaaah" on a dit après quand il a fallu approcher la brosse qui faisait BZZZZZ à 1 mm de notre oeil.
"Ouh !" on a dit quand ils ont fait des photos de nos yeux en gros plan avec un orribeul flash qui faisait voir des soleils partout après.

Et ben figurez-vous qu'après quelques minutes de sceptikiciseum, on a trouvé que ça marchait vachtement bien ! Une fois qu'on a passé l'étape de la peur de se crever l'oeil avec un truc qui fait un bruit de scie électrique, ça fait des cils pile poil comme sur les pubs avec les jolies dames qu'on dirait qu'on leur a séparé les cils 1 par 1 (et que moi chez moi jamais ça n'a fait ça).

Par contre, outre faire des cils magnifiques, ça fait aussi des jolies paillettes noires qui tombent en dessous des yeux à cause du vibreur. Pratique. Plus besoin désormais de dormir toute une nuit sans s'être démaquillée pour obtenir ce résultat : hop, on l'a direct.

Bref, pas encore commercialisable (mais ça va viendre ! J'ai confiance en Laure et Al ils le valent bien).

Sur ce, je vais faire ma valise (YOUPLA BOUM LALILLALALAAAAAA)

J-2 avant mon premier vol.

Can't wait.

vendredi 13 juin 2008

Dépressurisationnée

Bon, alors oussqu'on en était ?
Ah oué.

3) Troisième épreuve : L'ÉPREUVE DU FEU

(Oui, comme à Koh Lanta, mais ça je l'avais déjà dit, faut suivre un peu. Et puis de vouzamoi, bonjour la référence hein, je serais pas fière à votre place.)

Non, chez Erf, c'est encore vachtement plus ouf qu'à Koh Lanta.
C'est l'épreuve où ils nous font rentrer dans une autre fausse cabine, et où, le plus tranquillement du monde, que fait-il notre instructeur, hein que fait-il ?

Il allume des feux. Mais des VRAIS feux.

1 sous un siège
1 dans un coffre à bagage
1 dans un four du galley (l'endroit où on réchauffe les plateaux-repas)

Puis, tranquillement toujours, il se retourne vers nous et pendant que les feux grandissent et commencent à faire du bruit dans son dos, il entreprend de nous expliquer comment faire fonctionner l'extincteur. Il nous dit par exemple qu'il ne faut pas le pencher à plus de 45° sinon, on ne fait sortir que le gaz pulvérisateur, qui lui (c'est là que vous aller rire) attise le feu.
Dans nos regards un brin paniqués, je sens passer le même question : ils n'auraient pas pu choisir un autre gaz qu'un gaz inflammable pour fabriquer un extincteur ??
Mais non, apparemment c'est comme ça que ça marche.
Mais faut pas appuyer plus de 6 secondes sinon, pareil, on attise le feu.
Et faut le faire en une seule fois, si on fait par petits bouts, ça attise le feu aussi.

C'est là qu'on répète 20 fois en boucle dans sa tête "ce sont des scientifiques qui l'ont conçu. Ils savaient ce qu'ils faisaient."
En priant pour que la méthode Coué marche.

Quand vraiment les feux commencent à devenir gros et que vraiment nous on commence à se demander : "mais il est au courant qu'il y a le feu là, hein il est au courant rassure-moi, oui mais il est au courant que là un peu plus ça va lui cramer le dos, hein quand même, tu crois qu'il est au courant là ?" à ce moment-là seulement, l'instructeur prend l'extincteur d'une main nonchalante et en moins de 2, tout est éteint.

Nous, on a un peu l'impression d'être des miraculés ayant mystérieusement échappé à une mort certaine, mais lui pouf pouf, grande classe, pose le truc, se frotte les mains... Il fait ça tous les jours.
(Ce qui lui donne un vague air de James Bond, vous savez : "Comment ça, Merci d'avoir sauvé le monde ? Oh... bof c'était juste pour rendre service, n'en parlons plus.")

Ben n'empêche qu'en sortant de la cabine on sentait le cramé. N'empêche.

4) Quatrième épreuve

Après toutes ces dures épreuves, nous croyions ("yi", oué, t'as vu... c'est rigolo) avoir fait le pire.
Ah. Ah. Que naïfs nous étions !

Profitant de notre candeur et de notre innocence, le fourbe instructeur en profita pour nous faire monter dans un simulateur de vol (sur vérins et tout, comme à Eurodisney !)
Nous on y va tous contents, et en plus on s'aperçoit qu'à l'intérieur il y a des écrans derrière les faux hublots pour faire comme s'il y avait un vrai dehors qui bouge, et même qu'on a trouvé ça cro cro coule.
Pour nous mettre en condition, l'instructeur nous fait un "décollage-freinage" : c'est quand l'avion prend son élan (oooh t'as vu sur les écran, la piste elle défile c'est trop bieeeen), et au moment de décoller, IIIIHHHH freinage d'urgence, et bing on se prend le fauteuil de devant si on n'a pas eu le temps de mettre ses mains sous sa tête. Et c'est d'une puissance de fou, on a la ceinture qui nous plie en 2, et impossible de bouger le moindre muscle tant que ce n'est pas fini.

Là, profitant du fait qu'on soit bien sonnés, le fourbe instructeur prend quelques personnes pour constituer un "équipage", et pendant qu'on fait le service on doit savoir réagir aux problèmes et aux annonces.
Moi j'ai eu droit à ça :

toum tidoum, je fais mon service tranquillou, quand d'un coup,
BAMMMM, énorme bruit
PFSHHHHHHHT,  fumée qui remplit la cabine
blingbling bling, masques à oxygène qui tombent
Annonce : "Ici poste de pilotage, PNC assis attachés, descente d'urgence" (si vous entendez ça les gens, inquiétez-vous, c'est la phrase-code pour dire dépressurisation).
Ca veut dire qu'on est obligés de s'assoir quelque part tout de suite, s'il n'y a pas de place, il faut qu'on s'assoie sur un passager et qu'on lui demande de nous tenir (et c'est pas des blagues).
On a une dizaine de secondes de conscience utile pour mettre les masques, après on s'évanouit et c'est trop tard.
Et comme on était en train de faire le service, il y a la voiture-repas à surveiller : il faut qu'on se couche à moitié dessus pour l'empêcher de décoller et de retomber 2m plus loin en ayant tué 3 passagers entre-temps.
Et il faut tenir comme ça pendant 20 minutes, le temps que l'avion ait atteint une altitude de sécurité où on puisse respirer sans masque (4000 m à peu près).
Et ben je peux vous dire que même si ce n'est qu'un exercice, 20 minutes en ne voyant presque rien à cause de la fumée et du masque, en n'entendant rien, en essayant de peser de tout son poids sur la voiture-repas, et en stress au milieu des plateaux qui valdinguent, ça fait long !

Après avoir eu notre coup d'adrénaline, on a bien sûr eu droit au débriefing de notre JamesBondistique instructeur :

"Bon les gars, là évidemment, c'était pour de rire. Une vraie dépressurisation, ça veut dire que l'équilibre se fait avec l'extérieur : en 1 seconde, il fait -60° dans la cabine, et avec la condensation, on ne voit plus rien. Tout le monde a les tympans qui pètent en même temps, donc tout le monde saigne des oreilles, on n'entend plus rien il faut communiquer par signes. Mais comme de toute façon vous ne voyez rien, ce n'est même pas la peine d'essayer.
Les masques à oxygène, ils sont programmés pour donner juste assez d'oxygène aux passagers pour qu'ils ne tombent pas dans les pommes, vous vous aurez des bonbonnes, faudra aller les chercher si vous pouvez.
Et puis bon, après faudra compter les morts.
Ah oui, et puis l'altitude de sécurité étant de 4000 m, ben si ça vous arrive au-dessus de l'Himalaya, l'avion ne pourra pas descendre. Ca serait un coup de pas de pot, quoi."

Je vous laisse imaginer tous seuls notre état à ce moment-là du speech, je pense que je n'ai pas besoin de vous expliquer..

Et puis sachant que la journée n'était pas finie et qu'on a eu droit au topo sur les pirates de l'air, les détournements à main armée, les trafics de drogue, les transports de matières radioactives (très courant, mais les passagers ne le savent pas).... que je vous épargnerai quand même parce que je suis pas une sadique... comment vous dire.... On était quand même UN TOUT PETIT PEU MOINS ENTHOUSIASTES qu'au début. Bizarrement.

Et puis "A bientôt sur nos lignes" n'est-ce pas....



mardi 10 juin 2008

Enfumée

Bon alors les loupiots attention on se concentre, après la VM (voir en-dessous si tu ne parles pas encore couramment le Erf) et la formation commerciale, on attaque la crucialité de la chose, j'ai nommé :

LA FORMATION SÉCURITÉ poil au nez-nez (hurfhuhu)

1) Première épreuve
C'est organisé ici, on met des numéros et tout, ça rigole pas avec la rigoureusité.

Tout commença lorsque l'on nous demanda de sauter dans les toboggans d'évacuation. "Chouette" disâmes-nous. "Trop cooooool" disèrent même certains. 
Nous arrivâmes devant le toboggan en question.
"Ah tiens, c'est quand même plus haut que ce que je pensais..."
"Ouais c'est marrant hein... on dirait pas que c'est si haut dans leur ptites démos en 3D là... "
"Ouais, hein...."
"Ouais."

Nous gravitâmes l'escalier qui nous mena au sommet dudit toboggan. Arrivés en haut, nous eûmes mal aux cuisses. C'était mauvaise signe, un peu, parce que comme qui dirait que ça corroborait parfaitement notre première impression d'une altitude légèrement trop élevée à notre goût.
Ce fut à cet instant que nous comprenâmes qu'un élément nous avait échappé : non seulement le toboggan était d'une hauteur relativement très haute, mais il était également d'une verticalité très verticale.
Nous étâmes donc en très bonne condition pour écouter le petit topo qui disait que non non, on ne s'assoit pas pour se laisser glisser comme dans tout toboggan digne de ce nom : on prend son élan, on saute POUR DE VRAI, et on atterrit, bing sur les fesses en position de sécurité : jambes tendues et bras tendus devant nous poings fermés. Pourquoi les bras devant ? Parce que le plastique du toboggan s'échauffe très rapidement et qu'on risque de se brûler les mains si on les laisse traîner. D'ailleurs arrivés en bas, on avait les fesses à moitié carbonisées déjà. 
Et comme ils sont prévoyants chez Erf Rance, ils avaient bien pris la précaution de mettre dans la convocation de venir en tenue de sport "mais pas de pantalons en nylon".
Et tandis que cette précision qui m'avait parue très mystérieuse prenait tout son sens, une question s'imposa à moi : comment on fera, si jamais ça nous arrive en vrai de vrai et qu'on sera en talons et en collants en nylon
Mais j'étais tellement concentrée sur mon atterrissage de saut que je ne l'ai pas posée.
Sympa, une hôtesse qui prend feu par les jambes.
Ca doit être joli à voir, remarquez.

2) Deuxième épreuve
Sont originals mais titres de sous-parties hein. C'est bien pour vous que je me casse la tête à les trouver.

Où l'on nous apprend à mettre un masque anti-fumée. Que déjà, c'est pas de la tarte.
Où ce ne sont pas les gentils ptis masques à oxygène que vous voyez pendouiller au-dessus des sièges, non non. Gros masques avec grosse visière et gros machin pour respirer qui donnent l'air d'un cosmonaute.
Où l'on nous dit : "c'est bon t'es prêt ?"
Où, 1 par 1, on nous envoie en chercher 1 au fond-fin-fond d'une cabine enfumée.
Où l'on entre dans la cabine enfumée, en apnée.
Où l'on voit rien. Mais rien de rien.
Où l'on avance en se guidant avec les fauteuils.
Où l'on avance, on avance, on avance, on avance toujours.
Où l'on se dit "P'tain elle fait 3 km cette cabine ou quoi ?"
Où l'on est à la limite de l'asphyxie. Non, ne pas respirer, ne pas respirer, ne pas respirer.
Argh putain ça y'est j'ai respiré je vais mourir d'asphyxiation ! Help, quelqu'un !
Où l'on se rend compte que c'est de la petite fumée de boîte de nuit qui ne fait rien du tout. (Mais qui pue quand même).
Où l'on arrive finalement au fond de la cabine. On touche partout pour trouver le casier avec le masque dedans. 
Où l'on trouve le masque, VICTOIRE !
Où l'on s'aperçoit qu'il est dans une pochette, merde comme ça s'ouvre ce machin. Trouver la petite encoche pour déchirer la pochette (toujours sans rien voir).
Où l'on finit par mettre le masque, à l'endroit svp, ça veut dire la visière devant.
Où l'on se rend compte qu'à force d'avoir tourné sur soi-même pendant qu'on cherchait le devant du masque, on ne sait plus du tout par où est la sortie.
Où l'on avance un peu au hasard, avec les mains qui font plouf plouf devant soi.
Où l'on se prend une rangée de siège dans le genouquse.
Où, après moult tournages sur soi-même on arrive finalement à en sortir, masque de cosmonaute sur la tête.
Où on a l'impression d'être une héroïne (ou un héros si tu es un garçon de sesque masculin) qui a réussi une mission trop trop dure. Où on est trop fière.
Où l'instructeur dit : "Mouais, un peu long. Suivant."

3) Troisième épreuve : l'épreuve du feu

Comme chez Koh Lanta, tutafé.

A suivre


samedi 7 juin 2008

Formationnée

Coucou les loupiots ! [Voix forte qui se veut enjouée]

Dites donc, ça fait longteeeeeeemps que je vous avais pas vus ! [exclamation qui sous-entend : c'est un peu votre faute aussi]

Du coup, comme vous étiez partis, ben j'ai arrêté d'écrire, hein ! [Tentative de retournement de situation]

Mais comme je vous aime grave à mort [yeux de chat botté], et que vous me manquiez beaucoup beaucoup [petite dose de pathos pour amadouage de lectorat], ben je n'ai pas pu résister à l'appel de l'élastique SHTOÏÏÏÏNGGG qui me ramène immanquablement vers vous.
[mélange de pathos + métaphore du meilleur effet]

- Fin de la péroraison -

Ahem. Ordonc. 
Je vais avoir besoin d'un volontaire pour me remettre sur le chemin de la voie de la continuité du fil de ma pensée. Fil d'Ariane, même, puisque comme le dit le célèbre proverbe : Arianéfait tant qu'on l'a pas fait.
(poin poin poin, première blague pourrite du jour, bonjour !)

Et tant que j'y suis, je préviens l'assistance qu'après l'avoir bassinée avec mes histoires de livres de Falimarion-les-ballons, j'ai le pressentiment que je vais attaquer le bassinage avec les histoires d'avions, parce que c'est la saison qui commence, là...
(Vous pourrez pas dire que vous aurez pas été prévenus hein)

Ah on me rappelle gentiment que j'en étais au moment où mes bras s'étaient transformés en sacs de sable inutiles et encombrants.

Je sortais donc de la VM (Visite Médicale, mais chez Erf Rance, on dit VM, ça fait plus coule) qui s'était passée en poireautage, tests, poireautage, retests, des fois rigolos des fois pas rigolos, et des fois, limite si je les ai réussis, hein...
On m'a fait souffler dans le tuyau où il faut que ça fasse un pic sur la machine qui lit mon souffle et où pour moi ça faisait une vague colline mignonnette. J'ai recommencé de toutes mes forces et j'ai réussi à faire une honorable petite montagne, mais de pic, point. Déjà j'étais en train de préparer mes arguments pour dire que c'est leur machine qui marchait pas et que moi, attendez vous rigolez ou quoi, première championne mondiale du souffle et tout.
Mais heureusement, pas besoin, la dame m'a dit "on va dire que vous étiez essoufflée, allez, c'est bon".
Pour le coup, j'ai bien soufflé en sortant !

Ils m'ont fait faire des radios dans tous les sens, des os et des poumons. Même que j'ai bien fait rire le radioeur : 
Lui : huhu, vous vous êtes fait un tatouage sur les os ? huhu
Moi : "??"
Il me montre la radio et je vois un joli petit dessin sur les os de mon bassin... Je pense "mékeskecéça ?" et puis je comprends qu'en fait c'est le petit dessin qu'il y avait sur ma culotte, fait avec des paillettes bizarres qui sont passées à la radio ! Il a montré la radio à ses collègues sans cesser de huhuer, ça a dû lui faire sa journée. Quand même, quand j'y pense, quel non respect pour la vie privée de ma culotte. La pauvre.

J'ai aussi entendu des sons de baleine dans une salle toute capitonnée qui faisait peur... c'était le test des oreilles : ultra-sons et infra-sons.

Brefle, tout ça a duré 2 jours, et Erf Rance a aboutit à la conclusion que tout est bien à sa place dans mon corps. J'ai dit "Merci Erf, c'est gentil. WHAT NEXT ?"

Et ben NEXT : LA FORMATION COMMERCIALE

Qui fut longue.
Et dont le thème principal peut être résumé comme suit : "Comment répondre aux clients chiants ou mécontents ou riches ou chiants, mécontents et riches à la fois (jackpot les gars)" 

Exemples parmi d'autres :

- à la maman qui ne veut pas fermer le couffin-cabine de son bébé : la prévenir qu'en cas de trou d'air, on a vu des bébés se retrouver 3 rangées derrière, en s'étant pris les coffres à bagage en pleine tronche au passage.

- à la mamie qui ne veut pas garder son chienchien dans son sac esssspézial sac-de-voyage-pour-chienchien : lui rappeler que s'il s'échappe de l'avion, il y a des battues dans les aéroports pour tuer lapins et oiseaux, et que Chienchien a une espérance de vie de 2 jours.

Voyez le style... Le seul problème c'est qu'il faut arriver à sortir ça sans rigoler.

Autre point majeur de la formation : apprendre en quelques jours une langue étrangère. Celle de Erf.
Être capable de comprendre quand on nous dit : "Bon tu montes ta VRA, tu verifies les SPML, CHML, KSHR etc, tu vas prévenir le BLND, tu check les PMR avant le repas, et puis tu t'occuperas des UM et des PAX. Ensuite rapport au CCP qui le fera au CDB et CPL."
[Jeu : sauras-tu deviner ce qui se cache derrière ces lettres barbares ?]

Parce qu'il faut savoir que si on ne sait pas parler le Erf, ben c'est coton pour nous ! Encore ça c'est dans l'avion, mais quand on appelle le planning pour savoir où qu'est-ce que c'est qu'on va aller, dites, hein dites, où ? il faut réussir à capter ça : "Alors t'es sur la rotation 134, donc le DEL en 3-on, après t'as tes N40, et tu remballes sur le YUL rotation 472, en 3-on toujours. Voilà au revoir", cling, raccroche. Là on se retrouve bien bête ma bonne dame, et on se dit qu'on va attendre qq minutes et qu'on va rappeler en prenant une voix différente et en espérant tomber sur quelqu'un d'autre qui va donner les vraies dates et les vrais noms de villes...

Mais tout ça ce n'était que la formation commerciale...

NEXT STEP : LA FORMATION SÉCURITÉ
Et là les enfants ça rigole plus.

jeudi 17 avril 2008

J'ai menti

J'ai dit que j'étais revenue, mais en fait j'ai menti, j'y arrive pas, là.

Surtout que depuis 2 jours je fais tous les tests médicaux de la terre pour Erf Rance, et des fois c'est des tests mignons genre "Lisez les petites lettres s'il vous plait" et moi je lis les petites lettres, "très bien merci c'est fini. 12/10 aux deux yeux, bravo mademoiselle."
Voilà, CA c'est un test mignon. Et même que j'étais toute fière en sortant (douze sur diiiiix comment je suis trop forte didonc, je savais même pas que c'était possible).

Mais des fois c'est des tests pas mignons du tout, genre moi toute nue à qui on met de l'eau partout (ah ! c'est froid) et cling, des énormes pinces aux chevilles et aux poignets et un énorme truc autour du corps (qui écrase les seins, même si y'en a pas beaucoup) avec des capteurs en métal et des fils de partout, un peu plus je me serais crue sur la chaise électrique. Et relié à une machine avec laquelle ils font joujou à faire accélérer mon coeur tout seul... Ben je peux dire que c'est pas rassurant de voir des gens tourner des boutons au fond de la pièce et de sentir son coeur qui accélère d'un coup. Ca fait le même effet que quand d'un coup je vois arriver mon amoureux. Sauf que là, pas d'amoureux. Que des blouses blanches et des fils partout.

Et pour continuer dans le genre test-pas-mignon, un grand classique : la prise de sang. Déjà c'est pas la joie, mais au moment où le tube il est bien tout rempli de MON sang et que ouf c'est fini, en fait nan nan, elle débouche le flacon de l'aiguille, et en remet un vide. Argl, bon ok, 2e flacon, vas-y cocotte. Sauf que quand il est fini, cocotte débouche le 2e et en met un 3e. (Argl bis, bon ok, jamais 2 sans 3, mais argl, quand même)....
Bref.

5 FLACONS qu'elle a pris.

Oué.

Que déjà que je m'étais levée à 5h du mat et que j'avais rien mangé, je vous raconte pas comment ça vous diminue la vivacité d'une petite olive tout ça.
Je suis sortie complètement dans les vapes en m'appliquant à marcher normalement, quand cocotte m'a rattrapée pour me mettre dans les bras toutes mes affaires que j'avais oubliées...
(merci cocotte)

Et aujourd'hui, après encore un petit tour de médecins divers et variés (moyenne : 8 dans la journée) brief sur le palu et vaccin contre la fièvre jaune.

Vous l'avez compris, les piqûres et moi ça fait 2, mais là je m'étais courageusement préparée, j'avais choisi mon bras (gauche, parce que le droit il a encore le souvenir des 5 flacons hein), j'avais remonté ma manche au-dessus du coude et j'attendais patiemment (sans regarder) que le médecin ait fini de préparer ses trucs.
Il finit. Se retourne, me remonte la manche plus haut d'un coup, et en même temps qu'il me dit "prête ?" me plante l'aiguille, CHTAKKK dans l'épaule.
Je pense "AAAAÏÏÏÏÏÏÏEEUUUUHHH"
Il sourit et dit "oui c'est un peu traître [SANS BLAGUE !!!] mais ça passe mieux comme ça."

Depuis, mon bras gauche a la consistance (et l'utilité) d'un sac de sable qu'on m'aurait attaché au corps.
Et quand on sait que le droit essaye péniblement de récupérer des 5 flacons qu'on lui a pompé hier, moi je demande :

Qui qui va porter mes sacs de courses ??

Déjà rien que pour me laver les dents ce soir, c'était épuisant... J'ai fait un compromis : j'ai utilisé 10 secondes chaque bras par alternance.
Résultat j'avais du dentifrice plein le nez à la fin de l'opération, et j'ai ainsi pu confirmer que je n'étais pas ambidextre.

vendredi 28 mars 2008

La Stagiaire et l'inconnu

Bon je vous fais un bref résumé de la vie petite-olivistique récente pour pas que vous soyez trop largués, et après on attaque les choses sérieuses.

Alors :
- mon stage chez Falimarion est fini
- j'ai repris les cours

(Ca c'est du résumé ma bonne dame. Même que la phrase pour dire que je vais faire un résumé, elle est plus longue que le résumé.)
(Mais ne nous attardons point sur ces considérations futiles, voulez-vous.)

D'ailleurs je vais quand même vous parler de Flammimarion ce soir (hinhin, mon préambule était un piège), parce que figurez-vous que j'avais oublié de vous raconter ce qui est arrivé à stagiaire-copine-de-moi, et que c'est quand même huhu.

C'est parti.

Il était une fois, par un agréable lundi matin du mois de février [jeu : sauras-tu trouver l'oxymore qui se cache dans cette phrase ?], Stagiaire-copine se trouva dans la conjoncture suivante :
ChefdeColl pas là, SousChef pas là, autre stagiaire (moi, hihi, z'avez vu, je suis dans l'histoire) pas là, bref personne là. Stagiaire-copine toute seule. Sage comme une image. Mais aussi, tête dans le popotin arrière comme il se doit par un agréable lundi matin de février.

Sur ces entrefaits, arrive un monsieur. Plutôt dans le genre vieux monsieur. Qui parle, et dit :
- "[PrénomdeChefdeColl] n'est pas lââ ?"
- "non..." répond Stagiaire-copine, dont les points de suspension signifient clairement "alors casse-toi"

- "Avez-vous le Ver*woert ?" demande-t-il ensuite.
- "Gn ?" répond-elle. (C'était un agréable lundi matin de février très Tête dans le popotin arrière).
- "c'est un livre", lui dit-il.
- "Ah, ben alors regardez s'il est là", dit-elle en lui montrant les étagères remplies à craquer de bouquins, devant lesquelles il faut se planter environ 10 min avant de pouvoir trouver celui qu'on cherche. "Mais de toute façon, ChefdeColl ne veut absolument pas qu'on touche à ses livres, hein" ajoute-t-elle.

Il la regarde et sourit.

Elle aurait à ce moment-là pu se demander pourquoi il a sourit. Mais c'était un agréable lundi matin etc...
A la décharge de Stagiaire-copine, il arrive souvent que les auteurs qui viennent en rendez-vous et se baladent dans les couloirs se permettent de prendre des livres qu'ils trouvent sur les étagères. Comme ça. Je sais pas si c'est l'effet open-space, ou l'effet auteur-dans-sa-bulle "tiens, un livre, si j'ai le bras assez long pour le prendre, on dira que j'ai le droit de le garder".
Ce qui met les éditrices en mode pit-bull dès qu'elles voient un inconnu s'approcher de LEURS étagères.

Or visiblement, le monsieur qui, entre temps, a trouvé son livre (beau, grand, lourd et cher), ne s'occupe pas de ce que Stagiaire-copine lui a dit. Il le prend et s'en va.

- "Monsieur, le rappelle-t-elle un brin énervée, en général ChefdeColl refuse qu'on prenne les livres de ses étagères, vous savez..." 
- "Vous lui direz que c'est moi qui lui ai emprunté."

Excédée, alors qu'il s'en va :
- "Et vous êtes ...?"

Et c'est à ce moment là - à ce moment là seulement - qu'en le voyant se retourner l'air ennuyé, BING d'un coup d'un seul, elle remarque l'élégance du monsieur, la coupe du costume, la marque du parfum, ce petit air de propriétaire qui se dégage de lui, bref tout ce qu'il faudrait remarquer avant.

- "Alain Flammarion" lâche-t-il.

Sur ce, Copine-stagiaire-couleur-tomate a le réflexe de se retourner d'un coup, de mettre la main devant sa bouche et de dire haut et fort "oh-la-gaffe".
Puis, s'apercevant qu'elle avait parlé tout haut et qu'il avait forcément entendu cette dernière brillante sortie, elle décide de rester plantée là face à la fenêtre et d'attendre assez longtemps pour être sûre qu'il soit reparti loin loin à un autre étage.

L'histoire ne dit pas comment LUI ressentit l'incident.
Mais ELLE fut indéniablement la star de la journée.