vendredi 13 juin 2008

Dépressurisationnée

Bon, alors oussqu'on en était ?
Ah oué.

3) Troisième épreuve : L'ÉPREUVE DU FEU

(Oui, comme à Koh Lanta, mais ça je l'avais déjà dit, faut suivre un peu. Et puis de vouzamoi, bonjour la référence hein, je serais pas fière à votre place.)

Non, chez Erf, c'est encore vachtement plus ouf qu'à Koh Lanta.
C'est l'épreuve où ils nous font rentrer dans une autre fausse cabine, et où, le plus tranquillement du monde, que fait-il notre instructeur, hein que fait-il ?

Il allume des feux. Mais des VRAIS feux.

1 sous un siège
1 dans un coffre à bagage
1 dans un four du galley (l'endroit où on réchauffe les plateaux-repas)

Puis, tranquillement toujours, il se retourne vers nous et pendant que les feux grandissent et commencent à faire du bruit dans son dos, il entreprend de nous expliquer comment faire fonctionner l'extincteur. Il nous dit par exemple qu'il ne faut pas le pencher à plus de 45° sinon, on ne fait sortir que le gaz pulvérisateur, qui lui (c'est là que vous aller rire) attise le feu.
Dans nos regards un brin paniqués, je sens passer le même question : ils n'auraient pas pu choisir un autre gaz qu'un gaz inflammable pour fabriquer un extincteur ??
Mais non, apparemment c'est comme ça que ça marche.
Mais faut pas appuyer plus de 6 secondes sinon, pareil, on attise le feu.
Et faut le faire en une seule fois, si on fait par petits bouts, ça attise le feu aussi.

C'est là qu'on répète 20 fois en boucle dans sa tête "ce sont des scientifiques qui l'ont conçu. Ils savaient ce qu'ils faisaient."
En priant pour que la méthode Coué marche.

Quand vraiment les feux commencent à devenir gros et que vraiment nous on commence à se demander : "mais il est au courant qu'il y a le feu là, hein il est au courant rassure-moi, oui mais il est au courant que là un peu plus ça va lui cramer le dos, hein quand même, tu crois qu'il est au courant là ?" à ce moment-là seulement, l'instructeur prend l'extincteur d'une main nonchalante et en moins de 2, tout est éteint.

Nous, on a un peu l'impression d'être des miraculés ayant mystérieusement échappé à une mort certaine, mais lui pouf pouf, grande classe, pose le truc, se frotte les mains... Il fait ça tous les jours.
(Ce qui lui donne un vague air de James Bond, vous savez : "Comment ça, Merci d'avoir sauvé le monde ? Oh... bof c'était juste pour rendre service, n'en parlons plus.")

Ben n'empêche qu'en sortant de la cabine on sentait le cramé. N'empêche.

4) Quatrième épreuve

Après toutes ces dures épreuves, nous croyions ("yi", oué, t'as vu... c'est rigolo) avoir fait le pire.
Ah. Ah. Que naïfs nous étions !

Profitant de notre candeur et de notre innocence, le fourbe instructeur en profita pour nous faire monter dans un simulateur de vol (sur vérins et tout, comme à Eurodisney !)
Nous on y va tous contents, et en plus on s'aperçoit qu'à l'intérieur il y a des écrans derrière les faux hublots pour faire comme s'il y avait un vrai dehors qui bouge, et même qu'on a trouvé ça cro cro coule.
Pour nous mettre en condition, l'instructeur nous fait un "décollage-freinage" : c'est quand l'avion prend son élan (oooh t'as vu sur les écran, la piste elle défile c'est trop bieeeen), et au moment de décoller, IIIIHHHH freinage d'urgence, et bing on se prend le fauteuil de devant si on n'a pas eu le temps de mettre ses mains sous sa tête. Et c'est d'une puissance de fou, on a la ceinture qui nous plie en 2, et impossible de bouger le moindre muscle tant que ce n'est pas fini.

Là, profitant du fait qu'on soit bien sonnés, le fourbe instructeur prend quelques personnes pour constituer un "équipage", et pendant qu'on fait le service on doit savoir réagir aux problèmes et aux annonces.
Moi j'ai eu droit à ça :

toum tidoum, je fais mon service tranquillou, quand d'un coup,
BAMMMM, énorme bruit
PFSHHHHHHHT,  fumée qui remplit la cabine
blingbling bling, masques à oxygène qui tombent
Annonce : "Ici poste de pilotage, PNC assis attachés, descente d'urgence" (si vous entendez ça les gens, inquiétez-vous, c'est la phrase-code pour dire dépressurisation).
Ca veut dire qu'on est obligés de s'assoir quelque part tout de suite, s'il n'y a pas de place, il faut qu'on s'assoie sur un passager et qu'on lui demande de nous tenir (et c'est pas des blagues).
On a une dizaine de secondes de conscience utile pour mettre les masques, après on s'évanouit et c'est trop tard.
Et comme on était en train de faire le service, il y a la voiture-repas à surveiller : il faut qu'on se couche à moitié dessus pour l'empêcher de décoller et de retomber 2m plus loin en ayant tué 3 passagers entre-temps.
Et il faut tenir comme ça pendant 20 minutes, le temps que l'avion ait atteint une altitude de sécurité où on puisse respirer sans masque (4000 m à peu près).
Et ben je peux vous dire que même si ce n'est qu'un exercice, 20 minutes en ne voyant presque rien à cause de la fumée et du masque, en n'entendant rien, en essayant de peser de tout son poids sur la voiture-repas, et en stress au milieu des plateaux qui valdinguent, ça fait long !

Après avoir eu notre coup d'adrénaline, on a bien sûr eu droit au débriefing de notre JamesBondistique instructeur :

"Bon les gars, là évidemment, c'était pour de rire. Une vraie dépressurisation, ça veut dire que l'équilibre se fait avec l'extérieur : en 1 seconde, il fait -60° dans la cabine, et avec la condensation, on ne voit plus rien. Tout le monde a les tympans qui pètent en même temps, donc tout le monde saigne des oreilles, on n'entend plus rien il faut communiquer par signes. Mais comme de toute façon vous ne voyez rien, ce n'est même pas la peine d'essayer.
Les masques à oxygène, ils sont programmés pour donner juste assez d'oxygène aux passagers pour qu'ils ne tombent pas dans les pommes, vous vous aurez des bonbonnes, faudra aller les chercher si vous pouvez.
Et puis bon, après faudra compter les morts.
Ah oui, et puis l'altitude de sécurité étant de 4000 m, ben si ça vous arrive au-dessus de l'Himalaya, l'avion ne pourra pas descendre. Ca serait un coup de pas de pot, quoi."

Je vous laisse imaginer tous seuls notre état à ce moment-là du speech, je pense que je n'ai pas besoin de vous expliquer..

Et puis sachant que la journée n'était pas finie et qu'on a eu droit au topo sur les pirates de l'air, les détournements à main armée, les trafics de drogue, les transports de matières radioactives (très courant, mais les passagers ne le savent pas).... que je vous épargnerai quand même parce que je suis pas une sadique... comment vous dire.... On était quand même UN TOUT PETIT PEU MOINS ENTHOUSIASTES qu'au début. Bizarrement.

Et puis "A bientôt sur nos lignes" n'est-ce pas....



3 commentaires:

Ashley a dit…

Même pas j'ai peur moi (je suis même plutôt contente qu'on vous montre tout ça). Mais en même temps pour moi un avion c'est un train mais qui roule plus haut...
(Ce soir je prends des billets Erf pour les ouacances cadals des parents, hin hin ils vont bien rigoler)

Julie a dit…

> Ashley : Oui moi aussi j'étais contente qu'ils nous montrent tout ça (même si sur le coup, hein... voilà quoi)

A part ça j'ai fait fuir tous les autres, tu crois ?

CaptainNavarre a dit…

C'est marrant mais j'ai repensé à ce post quand j'ai volé sur Erf la semaine passée... ^o^