mercredi 14 novembre 2007

Espace Schengen mon amour

Faut-il que j'sois étourdie, ma bonne dame... qui a dit "stupide" !! non non, étourdie.

Pas plus tard que la semaine dernière, je suis allée au Danemark, parce que vive Erasmus, et vive les gens qui partent, comme ça moi je peux aller les voir.
Or donc, Danemark pensais-je en me remémorant mes cours d'histoire-géo de 4e, ça fait partie de l'Europe depuis belle lurette, et même de l'espace Schengen ! Youpla boum, pas besoin de passeport pour y aller. Cette impression de pouvoir voyager rien dans les mains rien dans les poches, moi j'adore ! Néanmoins, il faut une CARTE D'IDENTITÉ. Retenez bien ce point précis, c'est crucial pour la suite de l'histoire.

Je pars, tout ça tout ça, le Danemark, c'est rien chouette. Ca aurait du s'appeler Véloland d'ailleurs vu comment tout le monde il est sur des vélos tout le temps.
Et le dernier soir avant que je parte : petite soirée erasmusienne dans un bar où il faut montrer sa carte d'identité (je sens que certains lecteurs particulièrement perspicaces soupçonnent que le détail est d'importance...)
OR pour une raison INCONNUE.... je décide de mettre ma carte dans la poche arrière de mon jean, ce qui, quand on fait du vélo, est d'une stupidité MONUMENTALE, je ne vous le fais pas dire.
Réveil vaseux et neurones dans la choucroute le lendemain matin. Jusqu'au moment où je remarque que ma carte s'est fait la malle. 
1e réaction : bof tant pis, je la ferai refaire, de tte façon, c'était mon ancienne adresse dessus. (oui, la choucroute était profonde, mes neurones tout au fond).
2e réaction : AAAAAAAAAAAH MAIS NON MAIS J'EN AI BESOIN POUR RENTRER EN FRANCE ! (bien vu, jeune fille)

Je vous rappelle que je prenais l'avion à 14h le même jour ET que je faisais une escale à Zurich ET que ces imbéciles de Suisses ne sont pas capables de faire partie de l'Europe rogntûdjû !

(coups de fils, fax, supplications à Swiss Air, recherche désespérée pour trouver une imprimante sur le campus... je vous épargne les étapes intermédiaires)

Le dilemme se posait comme suit : soit j'attends 3 jours au Danemark le temps qu'on m'envoie mon passeport, et donc ça m'empêche d'aller en cours, de faire tout ce que j'avais prévu, et ça m'oblige à repayer un billet. 
Soit je tente.
[Jackie à la régie tu m'reçois ?  tu m'balances la p'tite musique d'Indiana Jones, steuplé Jackie]

Car qui ne tente rien n'a rien, mais qui n'a rien tente !

Et après sondage, j'ai retenu l'avis de J : "t'es une fille, t'es blanche, t'es jolie, habille-toi bien et ça passera".
(wahh eh ! t'as vu il a dit que j'étais jolie ! ça veut dire quoi tu crois ? on peut interpréter qu'il le pense ou bien tu crois qu'il a dit ça comme ça, ou bien c'était juste pour la phrase, ou bien si on considère que, tu penses que... eh la grosse, tu la finis ton histoire ? ah oui pardon.)

Voilà donc la p'tite olive à l'aéroport de Copenhague, qui, pour une fois, a une chance de cocue (euh...) puisqu'elle tombe pil sur le bon mec qui lui dit jvais vous arranger ça pas d'panique (après lui avoir rigolé à la figure parce que il avait d'abord cru que la p'tite olive voulait aller aux USA sans carte d'identité, et ça, ça l'avait bien fait marrer).

Voilà ensuite la p'tite olive à l'aéroport de Zurich, où ça se passe grave moins bien. Le gars : 
- vous avez perdu votre carte d'identité ? pourquoi ? 
- euh... ben j'ai pas fait exprès, vous voyez.
- vous étiez en vacances ? pourquoi ?
- ah ben... passque ben passque quoi. (s*rkoziste çui-là ou quoi ? version suisse en plus)
- vous allez à Paris ? pourquoi ?
- ah là je sais répondre ! c'est parce que c'est là que j'habite !
- ah vous êtes française ? pourquoi ?
- ...
Véridique, hein ! j'invente rien, il m'a vraiment demandé pourquoi j'étais française.

Et enfin la p'tite olive à l'aéroport de Paris, et alors là elle a cru qu'elle allait jamais pouvoir en sortir ! comme Tom Hanks la p'tite olive ! douche dans les toilettes et lit sous les fauteuils !
Je lui donne mon permis de conduire : "c'est pas vous sur la photo." (moi : sisi jvous jure ! j'avias juste les cheveux attachés !) puis "il est très récent votre permis, c'est louche" (moi : mais non ! louche pas du tout monsieur le douanier ! c'est juste que j'avais pas le temps de le passer qd j'étais en prépa et blablab que je lui raconte ma vie.) Visage de marbre et regard d'acier qui me scanne : bip_elle habite là_elle stresse_elle s'embrouille quand elle parle_elle a fait prépa_elle croit qu'elle peut voyager sans papiers comme tous ces ptis cons qui ont fait prépa et qui pètent plus haut que leur c*l_bip_elle mérite la mort_
Bref au bout de moult et moult palabrages, il me laisse passer MAIS demande à un mec de la sécurité de me surveiller pendant que je récupère ma valise... et là, je découvre quelque chose : tu peux être le plus innocent du monde, tu as forcément l'air suspect quand tu te sens surveillé.
En plus, avec la longueur de la file qu'il y avait derrière moi de tous ces gens qui s'impatientaient, je vous raconte mêmes pas tous les yeux méchants qui étaient braqués sur moi.

Sur ce, coup de bol de chez coup de bol (hum "cocue" ? quoi cocue ?) : ma valise sort la première ! Je la prends très calmement, et je marche tout doucement en ne montrant surtout pas que je suis contente d'ENFIN sortir... 
L'air de Paris me semble pur pur pur !
Ah liberté liberté chérie !

Moralité : faut toujours bien s'habiller quand on est hors-la-loi.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'avoue que n'ayant jamais voyagé a l'extérieur de mon pays je trouve votre histoire très drôle et très instructives j'espère que vous continuerai a écrire d'autre histoires
bon voyages la prochaine fois